UNE CHARTE DE L’EAU POUR SALERNES

 

PRÉSENTATION

La Charte présentée ici n’a pas vocation de se substituer aux chartes sur l’eau déjà produites par divers organismes, depuis l’ONU jusqu’à plusieurs municipalités françaises.

C’est la contribution d’une association de défense des utilisateurs de l'eau salernoise préoccupée par la problématique de l’eau dans notre communauté.

 PRÉALABLES

  • L’eau fait partie du patrimoine commun de l’humanité, elle est une ressource indispensable à toute forme de vie et un apport essentiel à l’agriculture et à plusieurs activités industrielles.
  • C’est toutefois une ressource qui n’est pas inépuisable, soumise aux changements climatiques de court et de long terme, aux pollutions diverses provoquées par les activités humaines.
  • L’eau doit être accessible en quantité et qualité suffisante pour répondre aux besoins humains.
  • Les lois du marché, sans contrôle des citoyens, conduisent à sa marchandisation, réduisent voire suppriment son accessibilité pour tous.
  • L’approvisionnement, la distribution et l’assainissement de l’eau ont un coût, mais ces opérations devraient servir à offrir à tous une ressource de qualité à moindre coût, plutôt que générer des profits distribués à quelques uns.

UNE POLITIQUE MUNICIPALE DE L’EAU DEVRAIT COMPRENDRE LES AXES SUIVANTS :

1. Maîtriser la ressource    

a. Identifier, connaitre, analyser les divers approvisionnements. Sources, canaux, forages devraient être recensés dans une cartographie communale de l’eau.

b. Identifier, connaître, quantifier les prélèvements de toutes sortes, usages domestiques, agricoles, industriels et de loisirs (piscines, pelouses, golfs …)

c. Eviter les gaspillages, par un effort constant dans la recherche de fuites, en vérifiant l’atteinte d’un seuil de perte maximal fixé par contrat avec le gestionnaire, (régie municipale ou délégataire de service public), en évaluant les déperditions dans les fontaines publiques, les arrosages divers.

d. Encourager la récupération des eaux pluviales et donner l’exemple dans les bâtiments municipaux.

e. Prévenir les pollutions des ruisseaux et rivières par les activités domestiques, agricoles ou industrielles.

f. Entreprendre une réflexion sur l’adaptation aux besoins, par exemple : pourquoi fournir une eau potable pour des usages qui n’en nécessitent pas ?

2. Offrir un accès répondant aux besoins en qualité et quantité.

a. Donner accès à l’eau avec une tarification équitable. S'inspirer des communes qui offrent les premiers mètres cubes à un taux réduit.

b. Prévoir des mécanismes d’aide aux particuliers en difficulté financière ou en surconsommation.

c. Etablir clairement les droits et obligations des usagers ainsi que du gestionnaire dans la fourniture et le paiement de la consommation d’eau.

3. Gérer la ressource de façon démocratique et représentative.

a. Créer un organisme de contrôle composé d’élus, de représentants d’usagers et de personnes qualifiées.

b. Etablir un calendrier de réunions pour surveiller l’exécution du contrat donné au gestionnaire, (régie municipale ou délégataire de service public).

c. Programmer, pour l’examen du rapport annuel du gestionnaire, une réunion pouvant éventuellement accueillir des intervenants reconnus indépendants des sociétés gestionnaires et/ou de l’espace public régional de l’eau.

d. Exiger la transparence de la gestion, à l’instar de municipalités ayant recours à un délégataire de service public, et exiger d’avoir accès à la cartographie des réseaux et aux autres outils de gestion.

4. Développer des actions de communication

a. Sensibiliser les usagers à une utilisation responsable de la ressource.

b. Organiser une fois l’an une rencontre publique sur le thème de l’eau pour informer et se mettre à l’écoute de la population et de ses associations.

c. Informer et consulter les usagers avant de prendre pour la gestion de l’eau de la ville des décisions qui engagent pour l’avenir, comme la question de la gestion en régie municipale, en regroupement de communes ou en délégation à un groupe privé.

d. Au-delà de la commune, participer au développement d'une ressource de qualité avec les acteurs de la gestion de l'eau de notre région.

Soutenir les associations et les organismes qui de part le monde luttent pour le libre accès de l'eau pour tous.